Je m'appelle Thorakin. Je suis le descendant d'une de ces familles chassées, vaincues, lors de l'attaque de Sauron contre le peuple de Durin.
Je suis né sur la route de l'errance des nains perdus.
Je vivais sur cette route, seul, entre petits boulots, chopines et combats...
Jusqu'à ce que ce vieux roublard de SalledArmes me ramasse.
" Viens avec moi, l'ami ! "
" Tu boiras tout ton saoul pour oublier ce que tu n'es pas et ceux que tu as perdus, et tu te battras à satiété pour te souvenir de ceux qui ont de l'importance pour toi et découvrir ce que tu es vraiment."
" Mais pas en même temps !" et il partit dans un grand éclat de rire jovial.
Puis, il me regarda droit dans les yeux, l'air sérieux. De ses grosses mains ridées par l'âge et le labeur, il s'empara de ma main droite, déposa sur ma paume une petite pierre bleue sculptée en forme de tortue, replia fermement mes doigts autour...
" Prends tout le temps qu'il te faut, l'ami. Trouve ton chemin. TU ES UN GARDIEN ! "C'est ainsi que je devins un Petit-Pas.
Dans les Terres Solitaires, cette petite pierre bleue en poche, j'avais accompli toutes les missions et les prouesses que les églains m'avaient confiées. Cela m'avait été profitable.
Mes bras avaient acquis de la puissance, mes gestes étaient plus précis, ma méthode efficace : avancer prudemment, observer, analyser, et... frapper violemment !
J'avais retrouvé confiance en moi.
Et moi, l'orphelin égaré, les églains m'appelaient frère.
Garth Agarwen, les ruines de l'ancienne forteresse du Rhudaur Un seul endroit résistait encore et toujours à mes investigations : ces ruines au-delà d'Agamaur.
Trop humides, trop d'opposants et, surtout, pas une seule auberge pour me réapprovisionner en chopines !
Mais lorsque maitre Buco rentra de son long voyage, l'esprit vengeur et prêt à en découdre, je me laissais tenter. L'occasion fait le larron...
Pour commencer, nous étions trois. Deux hobbits, un nain. Le chasseur, Buco, de niveau 48 ; une Jolyfleur cambrioleuse de niveau 36 ; et moi, le gardien ronchon de niveau 32.
Ce fut Ivar qui reçut le premier notre visite.
Le chemin pour nous rendre dans son repaire nous permit de nous coordonner et de corriger nos choix tactiques.
Devant les portes de son antre, nous étions fin prêts.
Ivar :Concentrés, vaillants, nous avancions avec prudence et discernement, mais sans hésitation. Oh ! Ce ne fut pas facile ! Mais personne ne put nous résister.
Face à Ivar, je fus mis en difficulté.
Il frappait si fort que j'en perdais conscience.
Mais les flèches pénétrantes de maitre Buco et les poignards tranchants de damoiselle Jolyfleur eurent raison de lui.
Nous l'avons vaincu !
Après une pause bien méritée et nécessaire - les hobbits ont toujours de bonnes choses à manger dans leur besace - il était temps de se remettre en route. Le ciel s'assombrissait.
Vilaubier :Pénétrer dans le Bois sinistre est angoissant. Il fait sombre. Tout baigne dans une lumière rouge sang. On entend un grand silence de vie, et de multiples sons inquiétants issus d'outre tombe.
Tout ici rejette les intrus que nous sommes.
Le premier contact est violent. Des musards des marais corrompus menés par leur chef, Coeurnoir.
Leurs excroissances de racines sont perturbantes, et il faut faire attention de ne pas se laisser attirer vers les Eaux Sombres qui patrouillent plus loin.
Je prends des coups : pattes, racines, becs, dents... ça pleut sur mon armure.
Pendant ce temps, Jolyfleur tourne autour et sectionne tout ce qui se présente à elle tandis que Buco perce les épais duramens.
Les cœurs pourris sont enfin arrachés. Mais, si j'ai encore quelques chopines, je n'ai plus de potions... La cambrioleuse m'en fournit de nouvelles, et meilleures que celles que j'avais.
Ces hobbits ont des besaces qui ressemblent au sac de Mary Poppins...
Nous nous frayons un chemin à travers des branches qui semblent animées d'une vie maléfique.
Elles nous cachent ou nous ouvrent des passages, nous poussant chaque fois au-devant de monstruosités : eaux sombres, squelettes, humanoïdes déformés, rampants baveux...
Mais dans ce dédale de tombes des anciens rois du Rhüdaur, nous finissons par trouver la voie qui mène à Vilaubier.
Il est là, devant nous, couvert de ruches prisonnières de sa noirceur.
Je ne sais pas trop comment le combat s'est déroulé.
Je me suis jeté à l'attaque du tronc maudit, et pendant un long moment, j'ai bataillé dans le noir contre ce bois, ces branches et ces racines qui me frappaient de tous côtés.
J'étais sous l'arbre, l'usant et l'occupant de l'intérieur, ayant foi en mes compagnons pour l'achever à temps.
Ils réussirent et l'arbre s'effondra, me rendant à la lumière.
Toutes les ruches retrouvèrent leur libre arbitre !
Nous étions épuisés... Une tourte, une chopine, scellèrent simplement notre victoire. Nous contemplions, un peu ébahis, ce grand vide que nous avions créé.
Un vide où la vie pourrait à nouveau s'épanouir...