De bien étranges fêtes de Yule
Comme certains parmi vous le savez, j’avais prévu de rejoindre les monts du fer pour fêter Yule.
Juste avant mon départ Maitre Solitar me demanda de rédiger quelques lignes, afin de relater à chacun comment les nains festoient
Me voila de retour, je rédige donc ce pamphlet mais… Loin de l’idée d’origine
Le voyage aller fut rapide, ponctué de quelques escarmouches sans grands dangers réels ; trois bandits de grand chemin s’étaient mis en tête de me détrousser…
Après quelques rapides passes d’arme, ils refusèrent de combattre et s’enfuirent comme une veille coutume….
*fait de grands moulinets avec sa plume*
Mais…euh…je m’égare…. A mon arrivée, je fus surpris de l’étrange atmosphère qui régnait aux abords de la forteresse de mes frères.
Les garnisons étaient pleines, nos soldats recouverts d’armure de pieds en cape, je vis même des rondes de cavaliers fièrement montés sur leurs fidèles destriers, enfin je veux dire, sur leurs fidèles chèvres de combat.
A l’intérieur de la forteresse, l’ambiance était maussade. Les petites cabanes des vendeurs venus de toute la terre du milieu étaient bien présentes au rendez vous. Les tables et les bancs étaient sortis. Et l’on pouvait apercevoir moult tonneaux de bière attendant sagement d’être vidés. Tout était comme d’habitude ou presque.
Les individus portaient sur leur visage l’inquiétude, on chuchotait plutôt que de crier, on buvait des chopes plutôt que de les vider cul sec. On mangeait le poulet plutôt que de le dévorer
Arriva enfin le jour du grand repas.
Toute la journée petits et grands s’affairaient à rentrer des provisions dans les multiples cuisines de la forteresse, de « grands » cuisiniers étaient venus du pays de Bree.
Les forgerons avaient quitté leurs enclumes pour venir déposer les dizaines de longues tables et les centaines de chaises dans la salle principale.
Enfin les menuisiers tentaient de finir l’estrade géante de sorte que, chaque convive puisse voir le spectacle.
Mais malgré cette agitation festive, je pouvais ressentir cette ambiance pesante. ( je n’avais pour le moment pas osé aborder le sujet).
Vint le grand soir, les musiciens venus de la comté avaient pris place sur l’estrade. Ils paraissaient tout petits sur cette gigantesque place.
La grande salle fut vite remplie, La bière coula à flot, les rôtis gras, les cygnes poivrés et les pièces d’auroch furent servis le tout accompagné de pommes de terre d’hiver rôties à la graisse.
Nos amis de la Comté jouèrent à merveille de leurs luths, Clarinettes, tambourins et de tout un tas d’instruments qui m’étaient inconnus (certains battaient les percussions sur leur ventre bien rond)
J’eus le plaisir de festoyer avec un certain Hundoin, Ancien garde de la forteresse. Après lui avoir raconté mes aventures, nous nous liâmes d’amitié. Et échangèrent longuement.
Cependant, avec l’alcool les langues se délient, et je découvris vite pourquoi l’ambiance était si lourde.
Depuis quelques semaines, vendeurs et voyageurs colportaient d’étranges rumeurs.
Certains parlaient de sombres nuages à l’est qui commenceraient à recouvrir le ciel. D’autres étaient plus timorés et ne parlaient que de rassemblement d’armées d’orques et de gobelins…
Enfin on me raconta même qu’un corps expéditionnaire d’angmarins avait constitué un campement en Evendim, à quelques journées de marche de la Comté.
C’en était trop, il me fallait repartir pour prévenir la confrérie.
Mon esprit embrumé par les quelques litres de bière ne me permettait pas de prendre la route de suite…(mais aussi parce qu’il y avait encore des pintes à vider).
Je saluais une dernière fois Maitre Hundoin avant de partir me coucher, en lui précisant que je comptais prendre la route à l’aurore.
Après quelques heures de sommeil, je pris le chemin des écuries. Je sellais alors « hirsute », mon fidèle poney griffe roche et je me dirigeais vers la sortie.
A peine avais-je passé la porte que quelqu’un me héla.
Je jetais un rapide coup d’œil par-dessus mon épaule et je vis Maitre Hundoin se lancer à ma poursuite. Arrivé à ma hauteur, il me lança un fier
« - Vous ne pensiez pas partir sans moi l’ami ?»
« -nous aurons besoin de tous les cœurs vaillants » lui répondis-je.
« -Alors ma hache est votre et servira votre Cause » dit-il
Il se retourna vers la porte de la cité, baragouina quelques paroles et lança sa monture vers l’aventure.
Voila, amis petits-pas, le bien étrange récit des fêtes de Yule.
L’avenir est sombre…et la route, pour les défenseurs des terres du milieu, sera longue et parsemée d’embuches.
Les épaules ploieront, les genoux plieront et les haches se briseront sur les boucliers, mais nos petits pas, vers un grand avenir, nous mèneront.